Wonderwoman

Nouvelle création de la sicilienne Chiara Marchese, Wonderwoman est un éloge à la résilience. Ici, la violence se combat à coup de tendresse grâce au super pouvoir d’une humanité débordante.

Invitée à Passages Transfestival en 2023 avec son spectacle Le poids de l’âme, Chiara Marchese revient à Metz. Dans un scénario abstrait, une immense obscurité donne à voir l’épaisseur et la densité du temps passé. Dans un corps à corps avec cette matière noire Wonderwoman navigue dans ses souvenirs d’enfance, en trouvant des vérités atroces et communes avec d’autres êtres humains. Wonderwoman est un combat sans armes pour se reconstruire. Comme dans la tradition kintsugi, la matière dorée arrive sur scène avec un pouvoir réparateur. Cinq fragments métalliques coupent la scène. Suspendue, en position horizontale, comme dans un sommeil éternel, Wonderwoman incarne et fait revivre tous ceux qui ont été victimes et les invite à briller à nouveau.


Chiara Marchese



INSEL

Symboliquement, quelle condition existentielle produit l’insularité ? L’impact physique du naufragé sur une île déserte et la chute dans les profondeurs de sa propre intériorité sont les points de départ de INSEL, île en allemand.

Pour la première fois après Ara ! Ara ! et AeReA, le duo italien Ginevra Panzetti / Enrico Ticconi cède la scène à quatre performeureuses sous la forme de deux entités surveillées par leurs propres ombres, qui trouvent dans le monologue leur seul moyen d’expression. Des ombres se diffusent sous forme d’une majestueuse obscurité et d’une voix ancienne, profonde par le biais de vibrations sismiques bouleversantes. Liées les unes aux autres en tant qu’insulaires, comme des communautés qui s’organisent pour habiter. La lamentation se construit sous forme de gestes,collectifs cadencés. Comme dans la tradition italienne, des pleureuses guident le rituel, pendant que la voix de l’île accompagne et apaise.


Ginevra Panzetti / Enrico Ticconi



Rencontre – Café féministe

Les femmes artistes ont-elles vraiment existé ? (à part Frida Kahlo)

Et si le temps d’un verre, la programmation du Transfestival nous donnait l’occasion de parler de femmes artistes et de leurs différentes invisibilisations ?

Qui est Force féministe ?

Force Féministe est une association qui a pour but de promouvoir l’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines (économiques, sociaux, personnels, …) et donc de lutter contre les normes patriarcales, le sexisme et l’oppression des personnes LGBTQI.

Ses actions visent à sensibiliser tous les publics, en organisant ou participant à des événements publics (collages, manifestations, débats, actions culturelles, …)

 

Retrouvez leurs actualités sur :

FB : https://www.facebook.com/ForceFeministe

Instagram : https://www.instagram.com/force_feministe/



One More Jump + As Filhas do Fogo

Si le Parkour est l’art de franchir tous les obstacles sur son chemin, ce sport urbain résonne autrement pour la jeunesse de Gaza où les murs et les barrières sont partout. Un documentaire sensible et incarné, multiprimé lors de sa sortie en 2021.

Abdallah, athlète professionnel de Parkour, a réussi à s’échapper de Gaza. Son ami Jehad y vit toujours. Il entraîne de jeunes athlètes pour qui le sport reste le seul espace teinté d’espoir au milieu du conflit. Faut-il partir pour accomplir ses rêves ou rester se battre pour son pays ? La question forme le fil rouge de ce récit aussi captivant qu’émouvant sur le dépassement personnel.


Emanuele Gerosa & l’équipe de parkour de Gaza


Film précédé du court-métrage As Filhas do fogo
Réalisé par Pedro Costa [Cap-Vert / Portugal] 2023
Un court-métrage nommé au festival de Cannes.

Trois jeunes sœurs sont séparées par l’éruption du grand Fogo. Mais elles chantent. Un jour on saura pourquoi on vit et pourquoi on souffre…
Durée 9 min


Goodbye Stracciatella

Goodbye Stracciatella aborde la question de l’abandon et du renoncement avec humour et espièglerie. De quoi pouvons-nous ou voulons-nous nous passer ? Ou pas ? Le renoncement est-il toujours quelque chose de désagréable?

La pièce, chorégraphiée par la bâloise Tabea Martin, transmet ces questions actuelles au jeune public de manière ludique. Les deux performeurs.se tendent un miroir à eux-mêmes et à nous-mêmes et s’interrogent sur notre volonté à renoncer. Goodbye Stracciatella est aussi l’histoire d’une amitié. Que reste-t-il lorsque deux êtres humains se rencontrent ? Une collaboration réussie pour cette première pièce pour enfants de la Cie BewegGrund, compagnie bernoise active dans la création avec des artistes en situation de handicap et le développement de la danse inclusive en Suisse.


Tabea Martin & Cie BewegGrund



Soirée cubaine

L’Orchestre national de Metz Grand Est a choisi, pour Passages Transfestival, de porter son regard sur Cuba. Le nom même de la plus grande des Antilles donne déjà envie de danser.

Le public risque fort de se trémousser en entendant les rythmes chaloupés et les percussions typiques de l’Ouverture cubaine ou du Danzón cubano. Le Concerto en fa du New-Yorkais Gershwin lorgne pour sa part vers le jazz. Et les Mexicains Chávez et Márquez sont invités en voisins, avec l’étincelante Symphonie indienne, reposant sur des rythmes des populations autochtones, et l’irrésistible Danzón n°2, qui finit ce programme en fanfare.



Vagabundus

La migration est aussi vieille que le monde, mais est-elle pleinement comprise ? Le chorégraphe mozambicain Idio Chichava vous transporte dans un voyage émotionnel, spirituel et collectif.

Inspiré par les rituels du peuple Makonde au Mozambique, il crée une performance où 13 danseuses et danseurs expriment leurs histoires personnelles et collectives à travers des chansons traditionnelles ou contemporaines, ainsi qu’à travers des motifs gospel et baroques. Le migrant est le nomade d’aujourd’hui, un découvreur, mais aussi un vagabond. Vagabundus est une performance dansée et chantée, où les interprètes, comme autant de voyageurs, racontent des histoires d’origines, de patrimoine et d’identité. Des récits de vie, qui, connectés les uns aux autres, finissent par transcender les individus pour devenir universels.


Idio Chichava



Rencontre – Rencontre avec Anne Terrier

Notre libraire complice Anne-Marie Carlier invite l’autrice Anne Terrier à venir présenter son dernier roman La nuit tu es noire, le jour tu es blanche paru aux éditions Gallimard, collection “Continents noirs”. L’occasion d’accoster avec elle sur ces îles antillaises en ce début du XXe siècle et d’aborder les histoires de métissage(s) !



La fracture

Dans ce seule-en-scène à vif, Yasmine Yahiatène part sur les traces d’Ahmed, son père. Comment réparer une mémoire intime abîmée par l’Histoire et la vie ?

Utilisant la vidéo comme matière première et partenaire de jeu, elle sonde les failles de cette relation douloureuse et interrompue, pour retrouver son chemin parmi les fragments d’héritage qu’elle porte en elle et qui lui semblent si lointains. D’archives personnelles en documents historiques, les images s’entremêlent, et la mémoire d’Ahmed se recompose, par bribes : ses origines kabyles, son exil vers la France, en pleine révolution. La perte de sa langue maternelle, qu’il délaisse en assimilant peu à peu la culture de la puissance coloniale. Mais aussi la liesse, la finale de la Coupe du Monde 98, les deux buts de Zidane, version glorieuse d’une mémoire franco-algérienne peuplée de cicatrices. Et, entre ces deux rives, l’alcool, comme un mauvais remède face à ce passé décomposé.


Yasmine Yahiatène



Blind spot

Dans Blind spot, cinq femmes artistes conjuguent leurs talents, leurs cultures et leur humour pour s’attaquer au « racisme institutionnel ».
Blind spot est une traversée poétique et politique qui offre un nouveau regard sur notre corps social, reliant les non-dits de l’Histoire aux préjugés implicites slamés dans les séries télés ou TikTokées, scandés sur la place publique et qui s’infiltrent insidieusement jusqu’au sein des relations les plus intimes. Blind spot interroge les codes non-universels à la lumière des enjeux économiques et politiques, pour rendre visible le temps d’un spectacle la possibilité de se conter autrement pour habiter le monde différemment et bâtir un futur “en commun”.


Carole Karemera